Nourrit, Adolphe (1802 – 1839)

Ténor français

Portrait d’Adolphe Nourrit, créateur de Eléazar dans La Juive de Halévy (coll.PM)

Les deux ténors, Louis et Adolphe Nourrit, pères et fils, partagent la scène à l’Opéra de Paris de 1821 à 1826. Rossini compose pour eux Le siège de Corinthe : à la première, le 9 octobre 1826, Louis incarne Cléomène et Adolphe Néoclès. Deux mois plus tard Adolphe succède à son père comme premier ténor.

Plus qu’un simple chanteur, Adolphe Nourrit est l’une des figures incontournables de la vie musicale parisienne. Il signe l’argument de quatre ballets (parmi lesquels La Sylphide, 1832), et traduit en français des Lieder de Schubert qu’il sera le premier à faire connaître à Paris.

Il forme aussi la nouvelle génération d’artistes, parmi lesquels la soprano dramatique Cornélie Falcon aux côtés de qui il crée aussi le rôle d’Eléazar dans La Juive de Meyerbeer.

Cependant sa santé est affectée par une charge de travail trop importante. En 1837, blessé par l’engagement de Duprez qui reprend certains de ces rôles à l’Opéra, Nourrit choisit de partir en Italie pour se soigner.

Sur le conseil de Donizetti, il s’installe à Naples où il se produit triomphalement au San Carlo dans la saison de 1838 – 1839. Pourtant le succès ne suffit pas : dépressif, Nourrit se donne la mort en se défenestrant de la chambre de son hôtel, le 8 mars 1839, après une réception donnée en son honneur.

Son corps sera transporté en France : tout au long du parcours le public et les milieux artistiques se pressent pour lui rendre hommage.

A Paris, dans l’église Saint-Roch, Duprez est un des solistes qui chantent le Requiem de Cherubini lors de la célébration funèbre.

Découvrez l’univers de l’artiste à travers divers documents: chaque image vous ouvre la porte vers une de ses interprétations, ses portraits en civil, ses autographes ou des articles de presse d’époque à son sujet